A l’occasion de la fête d’anniversaire des 30 ans de Hip-Hop au Sénégal, les artistes se sont mis autour d’un panel. Les questions qui ont été abordées par les précurseurs du mouvement tournaient autour de son évolution mais surtout sur ce qui empêche le Hip-Hop Galsen de se hisser au niveau international.
Cela s’est tenu le mercredi dernier, un débat qui tournait autour des questions sur les principaux maux du Hip-Hop sénégalais, la place qu’il occupe dans la sous-région, ses difficultés à s’affirmer à l’international. Didier Awadi et Duggy Tee du PBS, Ndongo D du Daara J Family, Jojo du groupe Yatfu et Keyti de Rapadio ont été les artistes choisis parmi les old school du game pour animer le panel « Jotay hip-hop ». On ne pourrait parler de ce mouvement sans signaler le manque de structures et d’infrastructures dédiés à la promotion et à la productivité de ce dernier. D’aucuns disent que les rappeurs ne sont là que pour dénoncer et pourtant ne proposent aucune solution.
30 ans maintenant (1988-2018) que le Hip-Hop Galsen fait son bonhomme de chemin. Depuis, le mouvement a connu plusieurs générations, des styles variés qui se renouvellent et s’adaptent à son époque, mais comme le dit bien Awadi « on évolue ou on meurt ». Selon lui la marque du Hip-Hop « change tous les trois, quatre ans » mais au Sénégal les sons de rap manquent de mélodies : « On a oublié la musique », va t-il constater. Sillonnant dans ces propos, son ex-compagnon du Positive Black Soul, Duggy Tee souligne le non respect des artistes nationaux au privilège des étrangers à qui on paie de grosses sommes et pourtant « même en playback font un show nul ».
Quant à Ndongo D du groupe Daara J Family, il propose d’incruster le marketing au Hip-Hop : « Le rap sénégalais doit avoir un packaging. La médiatisation est aussi un problème. Il faut avoir une couleur musicale et cibler un public ». Jojo du Yatfu pose le problème de l’identité. Selon lui « on a pas de rap sénégalais, on a des raps en wolof, en français et dans les autres langues nationales ». Et pour Keyti de Rapadio qui termine par rappeler les soucis d’un fondement idéologique même s’il reconnait que « là où le rap a péché, c’est de ne pas avoir accepté la diversité ».
Nazirou N.
Ah sou eksé fi yeen leu deh. Si ça a pas marché jusqu’ici vous êtes fautifs aussi. Mais avec cette nouvelle génération on a espoir quand même