Youssou Ndour prêt pour réécrire l’histoire avec « History »

Nostalgique de son pays, de sa jeunesse, de certaines amitiés perdues à jamais et de ses chansons phares de l’époque, Youssou Ndour nous parle de son nouvel album « History » dans les locaux de RFI.
N’étant plus à présenter, l’interprète de « Salagne Salagne », Youssou Ndour, est sans nul doute la plus grande fierté du Sénégal. En effet, depuis plus de 35 ans maintenant qu’il est l’heureux leader du Super Étoile, ce don de la musique a su exporter sa musique au-delà des frontières du pays de la Téranga tout en restant fidèle à son genre musical d’origine : le mbalax. Il y a quelques jours, alors qu’il se trouvait dans les locaux de RFI, la star parle de Dakar, sa ville de toujours : « Si je pouvais expliquer cela… Je suis comme un pêcheur qui quitte les côtés sénégalaises. Je vais pêcher mais je suis sûr de revenir avec un poisson que les sénégalais vont déguster en disant : oh c’est une bonne pioche ! Même si je vais vibrer avec Ryuichi Sakamoto au Japon, je réécoute cela et sans que je change quoi que ce soit, les sénégalais aiment. Je n’ai jamais habité ailleurs et je n’ai rien contre les gens qui ont décidé de vivre ailleurs et d’apporter des choses autrement ». Confie-t-il. « Mais je reste ce pêcheur là qui revient toujours chez lui ». Poursuit-il.
A 59 ans et malgré une carrière florissante et prometteuse dans la politique, le « Roi du mbalax » sénégalais refait un clin d’œil à sa passion première : la musique. Il nous sert donc « History », son nouveau projet. Pour ce nouveau disque, l’interprète de « Sapeurs Pompiers » a choisi un savant mélange entre le mbalax et des sonorités urbaines. Ce projet étant destiné au marché international, cette fusion s’explique par l’apport d’une nouvelle génération de musiciens ayant baigné dans le Hip-Hop. Ce qui pourrait aussi éveiller l’attention c’est la touche de l’Auto-Tune dans quelques titres de l’album.
« L’Auto-Tune c’est très léger. C’est sur 2% à peine de ce disque, pour des raisons de modernité. J’ai reçu une chose d’un philosophe, un marabout et un saint qui s’appelait Cheikh Sy Tidiane Al Makhtoum. Il disait que c’est bien de ressembler à son père, mais que c’est mieux de ressembler à son époque. (…) Il y a une certaine réalité de la musique urbaine africaine aujourd’hui, avec des jeunes qui font des choses extraordinaires ». Explique-t-il. Pour rendre un hommage à son ami et frère de passion Habib Faye décédé en Avril 2018, Youssou Ndour débute ce projet produit par l’américain Matt Howe par un hommage joyeux à ce dernier. Des reprises de ses vieilles chansons telles que « Salimata » sont à retrouver sur l’album ainsi que des collaborations avec des artistes comme la chanteuse suédoise Seinabo Sey sur le titre « Birima ».
Ecoutez « History » :
M.A.Sakho / RFI