C’est une « Déesse » sereine et très sûre d’elle que l’équipe de Senemusic a rencontré au centre Guédiawaye Hip Hop. Armée de son baccalauréat et de 3 années de formation en commerce international, elle compte bien s’imposer dans le Hip Hop Sénégalais. C’est en 2008 qu’elle a sorti sa première maquette dans le rap, une musique qu’elle a toujours kiffé et qu’elle trouve plus adéquate pour véhiculer ses messages … Entretien avec une rappeuse pas comme les autres.
Présentez-vous aux internautes.
C’est Déesse Major, artiste rappeuse qui fait de la musique urbaine. Je suis auteur, compositrice, et j’habite à Grand Yoff.
Comment êtes-vous entrée dans la musique ?
D’abord j’ai toujours aimé la musique, je suis né dans une famille d’artistes. Ensuite c’est une passion pour moi, j’aime le rap et je m’y suis toujours identifiée.
Pourquoi avoir choisi Déesse Major comme nom ?
« Déesse » symbolise la divinité féminine, c’est la beauté divine de la femme, et moi j’incarne cette féminité en tant que rappeuse. Maintenant « Major », parce que c’est un nom engagé. Vous savez l’égo trip a une importance capitale dans ma musique, et « Major » symbolise un peu l’égo de « Déesse ». « Major » signifie aussi le meilleur, le plus important, le plus grand…
Vous vous proclamez alors première de votre classe ?
(Elle rit) oui, c’est ça.
Est-ce que vous pensez que ce n’est pas encore prématuré de réclamer ce statut ?
Je ne vois pas que c’est prématuré, en tant que rappeuse je fonctionne comme ça. C’est un peu comme quand je fais de l’égo trip. Je m’affirme et je m’impose, c’est comme ça.
Vous avez récemment sorti un single, « Mu Nice », comment s’est passé la production ?
Avant la production de « Mu Nice » je travaillais à Waliyaan Studio, tenu par Ama Diop à la Médina. Après j’ai rencontré Fou Malade, et c’est lui qui a produit le single. On peut dire que c’est lui qui m’a coaché pour ce son. J’ai apporté mes textes, on a amélioré ensemble, et il a écrit le refrain. Il m’a vraiment ouvert les portes de son studio, et on peut dire que c’est son produit « Mu Nice ». La musique a aussi été produite au Youkoungkoung par Ismaila et Diggy.
Regardez le clip « Mu Nice » :
Est-ce à dire que votre album sortira à Youkoungkoung ?
Actuellement je suis en train de bosser entre deux studios, celui de Fou Malade et d’Ama Diop. Et moi, j’aimerai bien que cela puisse continuer. Malal c’est quelqu’un qui a cru en moi, et c’est depuis le premier jour qu’on me l’a présenté qu’il m’a dit qu’il voudrait bien m’aider, et il l’a fait. C’est quelqu’un de très professionnel et il m’a beaucoup soutenu depuis le début.
Pourquoi avoir choisi « Mu Nice » comme premier single, pourquoi vous n’avez pas choisi une chanson qui pourrait impliquer beaucoup plus de personnes.
Moi je ne vais pas accepter que tu dises que ça ne touche pas tout le monde peut être pas les hommes. La chanson est jeune c’est vrai, mais c’est mature. Pourquoi c’est mature ? Parce que ça parle de l’infidélité des hommes envers les femmes. Et de nos jours on peut dire que c’est cela qui brise beaucoup de couples. Les femmes font beaucoup de sacrifices dans leurs ménages, et pourtant leurs époux ne voient pas cela, ils draguent de gauche à droite. Vu de ce côté-là, « Mu Nice » est mature, maintenant c’est les mots employés dans le texte qui sont jeunes. Je ne vois pas que c’est tellement sexy aussi, les jeunes et les adultes peuvent bien l’écouter. La fille parle de tout ce qu’elle fait pour le mec, donc c’est normal qu’il y est un côté sexy (elle rit).
Avez-vous des références dans la musique sénégalaise ?
Je ne vais dire pour le côté masculin parce que je suis féministe à 100% (elle rit), je suis militante de la parité moi et c’est ce que j’incarne. Mais du côté des filles je peux citer Miriam de Alif, et Fatim du BMG 44.
Pourquoi tu as voulu sortir de l’ordinaire et apporté ce style plutôt différent de celui de Fatim par exemple ?
Au fait moi, je les (Fatim & Miriam) écoute depuis que j’ai commencé à rapper, et « damay enjoy seeni sound ». J’apprends beaucoup sur leur musique, c’est elles qui nous ont donné en quelque sorte le courage de rapper, c’est elles les précurseurs de notre cause. Mais aussi Fatim a son propre style, alors je ne me vois pas venir et faire le même style que Fatim. J’ai mon style à moi, j’ai ma particularité, et c’est toujours bien d’innover. Je suis sexy c’est vrai, mais je ne suis pas vulgaire non plus. Faut que le public comprenne qu’il y a « sexy et vulgaire », « sexy et classe ». Vous ne me verrez jamais avec mon ventre dehors par exemple, mes seins dehors, ou mes cuisses. Même quand je porte une jupe courte, je mets toujours un bas en dessous. Ma famille aussi, insiste bien sur ça.
Quelle surprise nous réserve Déesse Major, quelle est la prochaine étape ?
Je suis en train de travailler sur l’album, avec Malal et Ama Diop. On Sortira l’album pour bientôt parce que je veux lancer un autre single avant Décembre accompagné d’une vidéo. C’est ça que je veux. Je suis venu pour faire carrière et je tiens à le souligner. Mon album j’aimerais après pouvoir le jouer en live dans les boites de nuit et les concerts, j’insiste sur le live parce que c’est quelque chose qui me tient à cœur. Attendez-vous aussi à voir d’autres facettes de Déesse Major (elle rit).
Le mot de la fin.
C’est un conseil envers tout jeune, il faut toujours croire en soi. La détermination est une chose importante dans la vie, il ne faut pas abdiquer aussi. La musique et la patience vont de pair.
Propos recueillis par A. Njaay