Le mois de ramadan est terminé depuis moins de deux semaines et déjà les mauvaises habitudes reviennent : les médias sénégalais regorgent de scandales, de scoop, de sexe. Et c’est en feuilletant nos très chers sites d’actualités qu’un article m’interpelle : GuiGui, artiste chanteuse : « Je ne me sépare jamais de mes dessous » titre-t-on. Dans cette brève, l’artiste sénégalaise se vente du nombre extravagant de ses petites culottes et nous en décrirait presque les couleurs et les textures. Car non, vous ne rêvez pas, dorénavant les dessous de nos chanteuses font la une de l’actualité. Plusieurs questions s’imposent alors à moi : Comment en est-on arrivés là ? Pourquoi toujours mélanger sexe et musique ?
L’influence des chanteuses américaines
Miley Cyrus en string chevauchant une saucisse géante lors de ses tournées, Rihanna en robe transparente, Madonna qui à 56 ans poste des photos de son entrejambe sur Instagram, le postérieur de Nicki Minaj en gros plan sur une pochette de single… Si le phénomène est devenu récurent aux Etats Unis au point d’en être banal, il soulève tout de même encore des inquiétudes, notamment par rapport au message qu’il véhicule. Car ces artistes sont adulés, suivis par les enfants, les adolescents et bien que certains parents les mettent en garde, une idée persiste : Pour réussir, il faut se déshabiller.
Le phénomène est malheureusement venu s’infiltrer dans notre beau pays à travers les jupes courtes de Viviane, les dessous de GuiGui ou encore les tenues extravagantes de Déesse Major… Si les hommes peuvent avoir une belle voix, être brillants, intelligents, ambitieux ou encore comiques pour devenir célèbre, les femmes ne semblent avoir qu’un seul choix : être sexy… et dénudée de préférence. Le talent ne suffit plus, pire, il n’intéresse plus. Seul le paraître compte. Le paraître et les clics, le « Buzz ». Car les médias le savent, rien ne vend mieux que du sexe, et ce à cause de la nature curieuse (et vicieuse?) de l’homme.
Sur ce grand marché où tout se vend et tout s’achète, nos valeurs elles, ont été bradées. Adiouza a bien compris ce petit manège mais comme bon nombre d’artistes, elle ne riposte pas, elle suit le mouvement et s’habille de plus en plus sexy : « Dans les médias aussi, on ne fait que la promo des artistes sexy, on insiste beaucoup sur ça. Le public aussi attend ça de nous. Si les médias faisaient la promotion de la femme qui n’est pas sexy, peut-être que la donne allait changer. » Avait déclaré la chanteuse. Un cercle vicieux dont on ne semble pas pouvoir sortir. Mais ne faut-il pas oser se démarquer ?
Le but n’est pas ici de stigmatiser les chanteuses qui par ailleurs sont libres de parler et disposer de leur corps comme elles l’entendent mais bien de mettre la lumière sur un fait de société et sur ses dérives. Le fait de se dénuder ne devrait pas à mon sens primer sur le talent. Pourquoi une chanteuse avec une voix magnifique serait-elle obligée de porter des mini jupes pour se faire entendre ? Jeunes filles, demoiselles, chanteuses ou simples fans qui suivez la mode : Vous êtes libres de porter ce que vous voulez, mais prenez garde à ce que ceux qui tirent les ficelles de ce monde ne vous rabaissent pas au rang de simple femme-objet.
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