Avec « Abohat », Marie Ngoné Ndione confirme son statut d’icone sérère

Après plus de dix (10) ans sans production sur le marché, la chanteuse sérère Marie Ngoné Ndione revient avec le nouvel album « Abohat » dévoilé ce 17 mars. Elle était au micro de nos confrères de l’Enquête. Senemusic vous en dit plus.

Marie Ngoné Ndione a succédé à Yandé Codou Sène sur le trône de la musique traditionnelle sérère. Elle est l’une des rares artistes chanteuses sérères connues du grand public. Elle a sorti son premier album au début des années 90. Depuis, Marie Ngoné se produit au Théâtre National Daniel Sorano où elle occupe le poste de la directrice de l’Ensemble lyrique traditionnel de la Compagnie.

Elle a accordé un interview au quotidien Enquête dans le cadre de la sortie de son nouvel album. Elle parle de son retour sur le devant de la scène : « L’album est intitulé « Abohat », qui veut dire, en langue sérère, « soyons solidaire » ou « entraidons-nous ». J’ai choisi ce titre pour conscientiser les gens car, de nos jours, ces valeurs ont tendance à disparaître. Du moment où on est porteur de voix, il est de notre devoir de conscientiser pour un changement de comportement positif ».

Marie Ngoné Ndione a parlé du contenu de l’album, de son travail au Théâtre National Daniel Sorano ainsi que de l’évolution de la musique sénégalaise en général. « C’est un album de 13 titres que je compte mettre sur le marché. Le guitariste Jimmy Mbaye l’a déjà finalisé (..) Je parle de problèmes de société, de l’éducation de nos enfants, des conditions des femmes et du sida. Je parle également de l’amour. Celui-là même dont on parle dans la Bible et qui est le socle de la paix, de la joie, de l’unité et de l’entente », a confié la chanteuse.

Elle s’est également exprimée sur son poste de directrice de l’Ensemble lyrique traditionnel de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano : « Depuis juillet 2016, je suis passée au statut de directrice. Ce qui fait que les choses deviennent difficiles pour moi. Avant, je pouvais signer pas mal de contrats pour aller jouer seule, mais avec mon nouveau statut, c’est presque impossible ».

Marie Ngoné Ndione a terminé par donner son avis sur l’évolution de la musique sénégalaise : « Il m’est difficile de parler de la musique. Je peux dire que les gens font des efforts et de leur mieux pour faire bouger les choses. Concernant la musique sérère, il reste des choses à faire. On ne fait pas la promotion de cette musique. Je l’ai souvent décrié. On ne peut pas aimer quelque chose qu’on ne connaît pas. Quand on nous propose souvent certaines choses à longueur de journée, on finit par aimer. Mais on ne le fait pas pour nous. Il y a énormément de chanteurs sérères, mais on en connaît que très peu ».

Nazirou N.